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Ordre du 4 au 5 août au camp de Wesel.
M. Franciret Paris-Daliment, Castella.

On ne battra ni générale, ni assemblée, ni drapeau.

Les troupes seront prêtes à marcher à 2 heures du matin ; l’avant-garde que commandera M. de Chavigny marchera à la tête de tout, ensuite le régiment du Roy Dragons faisant la tête de la colonne qui sera composée de la brigade de Brancas et de la brigade de Reding, chacune de ces brigades marchant par la tête. La brigade de Brancas sera composée des deux bataillons de Brancas, du régiment de Périgord, de celui de Foix, et de celui de Royal Lorraine.

La brigade de Reding le sera des deux bataillons de Reding, des 2 de la Marck, et du régiment de Royal Barrois.

M. le marquis de Voyer se trouvera à une heure et demie du matin au camp pour former les brigades, les mettre en marche, et faire dans ces brigades l’incorporation des troupes que M. de Chevert emmène de Wesel.

L’artillerie des corps et celle de la place marchera a la tête des deux brigades indiquées ci-dessus.

L’hôpital ambulant suivra immédiatement les troupes, et sera suivi par les chevaux haut le pied, des chariots des vivres, et par les chevaux et voitures du pays.

Le camp restera tendu et on laissera un homme par compagnie que l’on choisira parmi les plus malingres pour garder les équipages des officiers et soldats.

M. de Chevert défend expressément à MM. les officiers d’emmener aucun cheval de bât sous peine de les faire tuer s’il s’en trouve, et aux soldats de porter autre chose que du pain et de la viande pour 4 jours, les marmites et bidons. MM. les officiers pourront mener seulement des valets et chevaux de cantine : la garde du camp et bagages seront commandés par un capitaine et un lieutenant.

Les 60 miliciens a pied du régiment du Roy Dragons commandés par un capitaine, un lieutenant et un maréchal des logis et 4 dragons à cheval seront chargés de l’escorte de toutes les voitures et chevaux haut le pied, qui seront rendues au moulin à vent qui est à la gauche du camp des dragons, proche le canal de l’Issel, les dragons pourront monter sur les dîtes voitures et se trouveront à leur rendez-vous à deux heures du matin.

Toutes les troupes se compléteront en cartouches. Les guides nécessaires seront rendus à une heure du matin à l’avancée de Clèves, à la tête de Reding : il se trouvera cinquante mille cartouches à la tête de la brigade de Brancas ; cinquante mille autres à la tête de celle de Reding, et les cinquante mille autres qui serviront à compléter les troupes marcheront avec M. de Chavigny.

Les volontaires de Muret et de Pajet seront rendus à 2 heures du matin en avant du camp du régiment de la Marck.

 

Instruction de M. de Chavigny

L’avant-garde de M. de Chavigny sera composée des 4 compagnies de grenadiers de Cologne, de tous les volontaires de Pajet et de Muret, de neuf compagnies de grenadiers de milice, de 2 piquets de milice, de 200 hommes du corps Royal, des volontaires de Cambefort, en tout 1330 hommes ; il y aura de plus 4 pièces de canon à la suédoise, avec une brigade du corps Royal pour les servir.

Le sieur Feslev avec ses bateliers et les 30 hommes du corps Royal venus de Cologne, marcheront avec M. de Chavigny et seront à ses ordres : le sieur Feslev aura une instruction particulière.

 

Na On verra dans la relation de l’affaire les changements ordonnés pour l’heure du départ et la direction de son détachement qui a été suivi immédiatement par la colonne.

L’objet de M. de Chavigny sera de se porter sur Rees, d’y battre les ennemis qui lui sont inférieurs à tous égards, et de se saisir de tous les effets indistinctement qu’il y trouvera, en empêchant sous peine de la vie que les soldats n’y touchent, mon intention étant d’en faire la distribution à toutes les troupes que je commande, y compris celles que je tire de Wesel.

Pendant son expédition il enverra tous ses hussards sur le bas Rhin et une demie lieue au dessous de Rees pour y arrêter tous les bateaux qui se trouveront sur ce fleuve, et les faire aborder à la rive droite du Rhin, leur recommandant de ne pas ménager les coups de carabine à cet effet.

Après avoir vaincu les ennemis, il fera détruire, rompre et ensuite brûler le pont sans en excepter un bateau. Comme ces flammes lui attireront l’ennemi qui est campé à Mehr, je le préviens que je suivrai de si près son corps avec des forces supérieures, qu’il n’aura, au pis aller, qu’un très faible effort à soutenir. Ainsi il est de toute importance et nécessité qu’il le contienne assez longtemps pour me donner celui d’arriver.

M. de Chavigny donnera son avant-garde aux volontaires de Cambefort, cet officier ayant la langue et la connaissance du pays.

Je dois lui faire observer qu’autant que les circonstances le lui permettront, il doit se porter avec toutes ses forces sur le Bas Rhin au dessous de Rees, pour prendre les ennemis à revers et le rejeter fur moi, afin qu’aucuns ne nous échappent ; on lui donnera des guides qu’il aura soin de faire attacher avec le premier sergent des grenadiers.

On le prévient qu’en longeant le bois à une demie lieue d’ici, il pourra être insulté par 40 à 50 hommes que les ennemis ont coutume d’envoyer tous les soirs en embuscade au coin de ce bois : M. de Cambefort lui donnera différents éclaircissements.

 

Instruction du sieur Feslev cap. de Bateliers.

Le sieur Feslev avec ses bateliers et les 30 hommes du corps Royal venus de Cologne seront rendus à la tête du camp demain cinq août à deux heures du matin pour marcher avec M. de Chavigny et à ses ordres, et lorsque M. de Chavigny lui ordonnera, se porter promptement au pont des ennemis le détruire, rompre et brûler sans excepter aucun bateau.

 

Fait à Wesel ce 4 Août 1758.

 

___________________

Troupes demandées à M. de Castella au détachement de M. de Chavigny.

Neuf compagnies de grenadiers de milice             450
Deux piquets de milice                                              100
Détachement du corps Royal d’Artillerie                200
Volontaires commandés par M. de Cambefort     100

Plus 4 pièces de canon à la suédoise avec une brigade d’artillerie pour les servir.

 

A la Brigade de Brancas.

Convalescents rassemblés dont la répartition se fera aux régiments de
          Brancas     100
          Périgord       75
          Foix               75

Na : Foix et Périgord n’avaient chacun que 50 hommes au lieu de 75.

Quatre pièces de 4 longues avec la brigade du corps Royal pour les servir.

Compagnies détachées dont la répartition sera faite aux Régiments de
          Brancas       200
          Périgord       150
          Foix               150

Quatre pièces de 4 longues avec la brigade du corps Royal pour les servir.

 

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