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Mois de mai

 

Source :
SHAT, archives du génie, article 15, section 1, §5, pièce 23

 

Journal de la Campagne de 1757

Avril

1er avril

Mr le Prince de Soubise, à son arrivée sur la Basse Meuse, ayant appris l’évacuation de Wesel, a fait ses dispositions pour porter dans les duchés de Clèves et de Gueldre les 4 bataillons autrichiens qui sont dans Ruremonde, les premiers régiments des colonnes de l’armée qui arrivent à Stakem, Linnick et Neuss et successivement les troupes qui doivent les suivre.

3 avril

Il a porté son quartier général de Ruremonde à Neuss, laissant à M. le comte de Lorges le commandement de la gauche des cantonnements dans le pays de Clèves, et à M de Saint-Chamond, maréchal des camps, celui des troupes qui formeront le blocus de Gueldre.

Blocus de Gueldre

Au village de Stralen, occupant par détachement celui de Walbeck :   1 Bataillon autrichien
                                                                                                                           Régiment de Salis


A Kevelau et Retten Poitou

A Issen occupant Neukirch par détachement Aquitaine

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Les Prussiens ont laissés 800 hommes dans Gueldre et ils ont formé devant cette place une inondation qu’on assure très imparfaite en plusieurs endroits.

Le régiment de Belzunce est arrivé à Neuss, les autres troupes arriveront successivement et se porteront dans les cantonnements qui leurs sont indiqués.

4 avril

On a appris la continuation de la retraite des ennemis de Wesel sur Lippstadt.

5 avril

M. de Chabot est parti avec un détachement de Volontaires Royaux, et de hussards de Fischer, pour aller à Burick ; son objet est de se faire rendre compte de toutes les munitions de guerre et de cartouches que les Prussiens peuvent avoir laissé dans Wesel, de pourvoir à leur conservation, et de faire tout préparer dans cette place pour y recevoir la garnison française et autrichienne qui doit en prendre possession.

Un détachement de Volontaires Royaux et de Fischer a été poussé sur la Lippe pour porter dans le pays les défenses d’en sortir des grains, de payer des impôts au Roi de Prusse.

On a appris que les ennemis se portaient de Lippstadt à Rittberg, fief de l’empire appartenant à M. le Comte de Cauwitz.

M. le Prince de Soubise a été aujourd’hui à Düsseldorf.

6 avril

M le Comte Dombasle est entré dans Clèves avec trois bataillons autrichiens : cette ville avait envoyé des députés, pour se soumettre à la domination du Roi.

7 avril

On a eu avis que les Prussiens, après avoir vécus à discrétion dans le comté de Rittberg, s’étaient emparés du château, et avaient marché dans le comté de Ravensberg.

8 avril

Les troupes françaises et autrichiennes sont entrés dans Wesel ; la garnison de cette place est composée de deux bataillons autrichiens, et de deux bataillons de Belzunce ; elle sera augmenté le 10 par deux autres bataillons du même régiment et le 11 par celui de Reding. M le comte de Saint-Germain, lieutenant général commande dans Wesel. Les nouvelles qu’on a des ennemis, sont que les Hanovriens ont demandé passage dans l’Évêché de Hildeshein, pour prendre des quartiers le long du Rezer.

Le corps de 3000 Prussiens est encore dans Ravensberg par où il a dirigé sa marche.

Notre détachement qui était parti le 5 a fait enlever à Lussen, dans le comté de la Marck, sur la Lippe, le Sieur Cappel à la réquisition du commissaire impérial ; le Sieur Cappel était en correspondance avec M de Rausfeldt, président de la régence à Clèves, et chargé de recevoir le restant des fonds dus au Roi de Prusse.

10 avril

Le 10 M. le Prince de Soubise a fait partir un détachement de 2500 hommes aux ordres de M le comte de Maillebois, lieutenant général, et de M. le marquis de Crillon, maréchal de camp. L’objet de ce détachement est de paraître sur la Lippe, et de s’approcher de la ville de Munster, intimidée par le voisinage des Prussiens.

12 avril

M. le comte de Maillebois est allé avec son détachement le 10 à Dostheim, le 11 à Alteren, le 12 à Dulmen où il a laissé la principale partie de ses troupes, et il s’est porté avec 200 Volontaires Royaux, et 100 Fischer jusqu'à Bulderen, à 4 lieues de Munster ; il y a conféré sur l’état de la ville de Munster avec un des principaux membre de la régence et avec M Rihinier aide maréchal général des logis de l’armée française qui y réside. M. de Maillebois avait précédemment écrit une lettre réquisitoriale à la régence, pour demander qu’il fut libre aux troupes françaises, d’entrer dans le pays de Munster, et qu’il fut pourvu de concert aux arrangements de subsistance, pour les troupes du Roi dans l’étendue de cet Évêché. A cet effet il a été envoyé à Rezel des commissaires de la régence.

14 avril

Le 13, M. de Maillebois est revenu de sa personne à Halteren et le 14 à Wesel. Il a laissé par échelon sur la Lippe les troupes de son détachement aux ordres de M. le marquis de Crillon.

Les nouvelles que nous avons eu des ennemis sont qu’ils paraissent vouloir se soutenir à Lippstadt et que les Hanovriens sont en mouvement pour s’assembler sur le Vezer.

15 avril

Sur la confirmation qu’on a eu des mouvements des ennemis sur le Veser, et la Haute Lippe, M. le Prince de Soubise s’est déterminé pour porter en avant un corps de 10 bataillons et de 4 escadrons commandés par M. le comte de Saint-Germain qui aura à ses ordres MM. de Crillon et de Rouillé, maréchaux de camp.

20 avril

Na il n’y a rien d’intéressant depuis le 15 jusqu’au 20.

Les nouvelles qu’on a eu des ennemis, sont qu’ils se soutiennent toujours à Lippstadt, et qu’ils continuent leurs mouvements sur le Veser. En conséquence M. le Prince de Soubise a pris le parti de porter en avant un corps dont l’objet est déprimer les ennemis à Munster. M. le Prince de Beauveau s’est mis en marche à cet effet avec 6 bataillons, 40 dragons, 50 hussards de Fischer, et 100 hommes du Corps Royal : ce détachement est destiné à entrer dans Munster ; et on espère qu’il y entrera le 24. Il s’y trouvera soutenu par le corps que M. de Saint-Germain a porté sur la Lippe dont la tête est à Lumes et postes avancées

22 avril

M. le comte de Saint-Germain s’est avancé jusqu'à Ham, et son détachement occupe différents postes sur les deux rives de la Lippe.

23 avril

Les ennemis continuent de tenir Lippstadt. M. le Prince de Soubise a jugé à propos de renforcer le corps que commande M. de Saint-Germain ; en conséquence il a fait marcher entre la Lippe, et le Roer 8 bataillons et 2 escadrons. Ils sont dirigés sur Luinen, Dortmund et Weist.

24 Avril

Mr le Prince de Soubise a envoyé a M de St Germain un détachement du Corps Royal et 6 pièces de canon de 12.

25 avril

On a appris a 4 heures du soir que les ennemis avoient évacué Lippstadt ; ils se sont aussi retirés du comté de Rittberg après en avoir détruit le château.

M. le comte de Saint-Germain parait dans l’intention de faire occuper Lippstadt par les 4 bataillons du régiment de Belzunce

29 avril

M. de Saint-Germain est entré le 25 dans Lippstadt : les ennemis continuent leur retraite sur le Wezer.

M. le maréchal d’Estrées arriva avant hier 27 à 4 heures du soir ; on lui remit à son arrivée un tableau de la disposition de son armée : 50 bataillons et 20 escadrons sont cantonnés entre la Meuse et le Rhin, 34 bataillons et 16 escadrons ont été portés au delà du Rhin sur la Lippe, à Munster, et dans le Duché de Bergh ; le reste des troupes arrivera successivement.

M. le maréchal d’Estrées a décidé a son arrivée, qu’on ferait incessamment le siège de Gueldre, s’il est possible, et il y destine 17 bataillons, qui se mettront en marche à cet effet le 1er de mai. M. le marquis d’Armentières commandera le siège et aura sous ses ordres M. le comte d’Orlick, le marquis de Dreux, le comte de Spar, le chevalier de Maupeou, M. de Leyde et le duc d’Antin maréchaux de camp.

Les régiments de cavalerie des colonels qui sont partis de Maubeuge, Valenciennes et Sedan doivent être dirigés sur Ruremonde où ils formeront un camp de 34 escadrons. Le premier de ces régiments arrivera à sa destination le 6 mai et le dernier le 22.

Les officiers généraux de ce camp, sont M. le duc de Chaunes, lieutenant général, MM. de Barbanson, de la Guiche, de Merceil et de Lastick, maréchaux de camp.

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