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M^r Le M^al fitt paffer le Jaar a tout larmée le 10 de ce mois sur 10 colonnes, et la fit camper sur 2 ligne entre les chauffée qui a boutiffent a Liege, venant de S^t Tron et de Tongre, la droitte apuyée au vilage d’Hognouil et la gauche a celuy de Paive, ayant celuy de Chendermal dans le centre.

Les brigades de Sedorf et de Wittemer camperent, la 1^e sur notre flanc droitte et la seconde sur notre flanc gauche.

La reserve, compofé de la maifon du Roy avec le r^t dalface, celuy des Cantabres et Les Volontaire de Saxe camperent en troifieme ligne et M^r de Contades avec un corps de 31 b^ons et de 16 escadrons camperent en 4^e ligne. Mr le Comte de Clermont, avec un corps de 16 b^ons et de 32 escadrons, apuya sa gauche au vilage d’Hognouil, ou etoit notre droitte, et sa droitte au vilage de Houasham. M^r le C^te d’Estré, avec un corps de 18 b^ons et de 56 escadrons apuya sa gauche a la droitte de M^r le Comte de Clermont et porta sa droitte vers les bois de Vierfay.

M^r de Clermont Gallerande, avec un corps de 14 b^ons et 36 escad, fa droitte appuyez a la brigade de Wittemer, parallelement au ravin qui a bouty a Vilers S^t Simont, et M^r de Mortagne, avec le corps des Volontaires Royaux et la brigade de la Couronne se campa a la gauche de M^r de Clermont Galerande

Toute larmée ainfy campé eut ordre de se mettre en marche le 11 au point du jour, le corps de bataille marchant sur 10 colonnes, scavoir celle de la droitte compofé de la brigade de Seedorf et du regiment de Boffeaubre, les ailes droitte de la 1^re et 2^e lignes formoient la 2^e et 3^e colonnes, les 2 lignes d'jnfanterie formerent les 4 du centre, les ailes gauche furent pour les 8^e et 9^e colonnes et la brigade de Wittemer forma la 10^e et la derniere. La 3^e compofé de La maifon du Roy, suivoit les quatre colonnes du centre de notre marche, et le corps de M^r de Contade, qui fermoit la 4^e ligne, suivoit la 6^e 7^e 8^e et 9^e colonnes.

Les 2 deux chauffée de Tongres et de S^t Tron furent destinée pour ce qui resté a nos deux parc dartillerie car chaque colonne d'jnfanterie et chaque corps detaché avoit une brigade de canon a sa tête.

Les corps detache et campés sur nos flanc marcherent dans le meme ordres, ou ils etoient campé, ceux de la droitte aux ordres de M^rs le C^te de Clermont, et de M^r d'Etrée furt destinés attaquer la gauche des ennemis, et celuy de M^r de Clermont Gallerande fut destinés a attaquer leurs droitte.

Toute larmée se mit en marche dans lordre sy deffus a 7 heures du matin, et les teste de toutes les colonnes furent, vers midy, a la même hauteur a un quart de lieue des ennemis et a la porté du canon.

Larmée des ennemis etoit en bataille scavoir

Leurs droitte a hauteur et en arriere de Flek, et Selsing, la gauche au faubourg de S^t Valburge, lun des faubourg de Liege, et en potence jusqu'au vilage dance, le debordant un peut ; elle occupoit une hauteur qui regnoit depuis Houtin jusqua Liege, a la verité fort etroitte dans des androits vis a vis le vilage de Millemont, qui pouroit estre son centre. Les ennemis avoit dans le front de leurs champ de bataille sur lamaime ligne 4 vilage et une cense detaché.

Celuy de la droite etoit Enick, la cense venoit en suitte a 800 pas de Roucoux ; cest trois dernier etoit pour jncidire liés ensemble par des haye vives ; a 1000 pas de Roucoux etoit un ravin qui separoit leurs gauche davec leurs corps de bataille, ou ils avoient cependant des communications ; depuis ce ravin jusqu'au faubourg de S^te Valburge, il regnoit une hauteur qui tomboit en pente douces jusque vers le terrain que nous occuppions, sur laquel hauteur les ennemis avoit plusieurs redoutes et batteries.

M^r le M^al ayant reconnu cette pofition, ordonna que M^r le P^ce de Clermont et M d'Etrée attaqueroient la gauche des ennemis par le vilage dance, que M^r de Clermont gallerande attaqueroit le vilage de Liers et que M^r d'herouville qui menoit une colonne d'jnfanterie de notre corps de bataille attaqueroit le vilage de Roucoux.

Les difpofitions de toutes ces attaques furent tres lentes ; M^r de Clermont Galerande fit reprefanter luy meme quil navoit pas affé d'infanterie pour attaquer le vilage de Liers qui etoit farcie de troupes et qui etoit soutenu daillieurs par une ligne d'infanterie dont la droitte debordoit le dit vilage.

Apres plusieurs reprefentations qui diferent lattaque, M^r Le M^al confanty, que M^r de Clermont Gallerande nattaqueroit pas Liers, mais quil attaqueroit conjointtement avec M^r d'herouville le vilage de Voucoux, et que M^r de Maubourg attaqueroit celuy de Roucoux qui etoit contigu ; dans cette antre faitte et vers les deux heures apres midy, on antandi un feux confiderable de mousqueterie sur notre droitte, car lartillerie tiroit partous depuis longtemps et lon vit que le feux des ennemis cedoit au notre

Dans ce momans, M^r de Maubourg attaqua le village de Roucoux, M^r d'herouville attaqua celuy de Vouroux et M de Clermont Gallerande se joinie a cette attaque. Ces deux vilages furent emportés avec toute la valeurs poffible par nos troupes. Elle semparerent du canon des ennemis, traverferent
le vilage tres legerement et furent se mettre en bataille dans les hayes de lautre coté du vilage pour le mieux difputer aux ennemis au cas quil voulufsent le reprandre.

Des que cest vilages eurent este forcee, M^r Le M^al savança avec une colonne d'jnfanterie et une de cav, paffant entre lintervalle qui etoit entre le vilage de Roucoux et le ravin qui separoit la gauche des ennemis, en suitte montant sur la hauteur ou il avoit abandonné leurs redoutte et leurs batterie.

Jl y joignit ls troupes legeres de M^r le Comte d'Etrée qui poursuivoient une petite partie de la gauche des ennemis qui fuioit vers leurs droitte, car la plus grande partie setoit retiroit tres vitte par les faubourg de Liege, pour aller paffer un pont quils avoit sur la Meufe au deffous de la ville.

M^r le M^al se contanta alors defaire suivre par nos troupes legers, la cavallerie des ennemis qui seretiroit fort en desordres et fort vite, mais qui nous fit cependant faire, quand elle fut à hauteur de Millemont ; ce vilage que nous crume gardé garnie d'inf^rie arreta un peut nos troupes legers, alors lon fit avancer beaucoup d'artillerie et apres les premiers coup de canons, cette cavallerie senfuit.

Dans le meme jnstan, lon vit une petite colonnes d'jnfanterie a 200 pas du vilage de Liers qui navoit pas ancor eté attaqué.

Ce fut dans ce momans que L'inf^e du vilage attaqué par des Volontaire et presque coupée, prit le partie de se retirer ; elle fut pendant un momans jncertaine du partie quel pranderoit, mais voyant quil netoit arcellez que par 200 Volontaires qui etoit entrés dans Liers quand elle en etoit sortie, elle prit le partie de se former en b^on carré, et de ce retirer dans cette ordres le long des vilage d'Enerick et de Feck.

Le jours qui commancoit a finir quand cette caval^e se forma aupres de Liers nous empecha de la suivre et meme de la prendre ; nous nous contentâme donc de la cannoner jusqua la nuit, a laquel M^r le M^al ordonna que larmée se mit en bataille dans le vieux camp des ennemis quil venoient dabandonner,

dans lordre ou les troupes sy trouvoit placées. Il est tres sur que sy la nuit ne fut arivée que 2 heures plus tard nous aurions pris ou tué 20 mil hommes de plus.

La perte des ennemis peut estre justement evallué a 8000 hommes, dont 3000 prifonniers ; 50 a 60 pieces de canon, 12 drapeaux et une etendars, 4 obus et 12 pontons qui formoient le pont au deffus de Liege ou les holandois ont paffé la Meufe

Jl faut remarquer que les allies seul on ont fait les frais de la bataille.

Mons de Vilaret doit envoyer au premiers jours le plan de la bataille.

Votre tres humble
et tres obeiffant
serviteur

DULIENS

Fait au camp de Tongres ce 15 octobre 1746

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