Retour - Bas de Page - Orthographe originale
Source :
SHAT - Archives du génie, Article 15, Section 1, §4, carton 2, pièce
3
Itinéraire de la campagne de l’année 1746 du 1er mai au 31 mai
Journal des attaques
L’armée s’est assemblée sous Bruxelles les 1er et 2 de mai, et le lendemain 3, elle a été prendre son 1er camp, la droite à Wéren, et la gauche à Biguen où elle est resté jusqu’au huit. Le Roi est arrivé le 4 à Bruxelles et a été visiter son armée le 5, d’où il est revenu coucher à Bruxelles ; le 9 mai, l’armée a décampé pour aller prendre un nouveau camp, la droite à Weltez, et la gauche à Percke. Le 11, l’armée a décampé, et a été reprendre un nouveau camp pour s’approcher de la digue que l’ennemi bordait, la droite à Wackesele, le centre à Merbeck, et la gauche à Hevere. Le Roi pris son quartier à Stene, et M. le Maréchal de Saxe à Werde
M. le marquis du Chayla, qui commandait un camp sous Dendermonde composé de 20 bataillons et de 84 escadrons, vint camper le dix à Wilbrock.
M. le comte d’Estrées, qui commandait une division de l’armée venant de Maubeuge, est arrivé le 15 à Tirlemont, et s’est porté jusqu’à la hauteur de Arscot : le 14, on s’est aperçu que l’ennemi abandonnait les bords de la Dille le matin, ainsi que la ville de Malines ; l’après-midi du même jour M. le comte de Belle-Isle, lieutenant-général, et M. le prince de Rohan, maréchal de camp, sont entrés dans Malines avec 3 brigades d’infanterie.
Le 15, le Roi entra dans Malines, et y a établi son quartier ; le même jour toute l’armée a passé la Dille, et est venue prendre son camp, la droite aux marais, le centre à Pute, et la gauche à Gelisbarbier. M. du Chayla a passé le canal, et s’est campé à la hauteur du grand Wilbrock, entre le canal et la Dille
M. d’Estrées avec sa division a été camper le 17 à Erinthal.
Les ennemis après avoir abandonné la rivière Dille, se sont retirés derrière la rivière de Nethe qu’ils ont abandonné le 18.
Le 19 l’on s’est emparé de Lier, et l’armée a passé cette rivière, et est venue camper la droite à Lier ; et son front de Bandiere le long de la chaussée de Lier à Anvers.
Les ennemis, après avoir abandonnés les bords de la Nethe, se sont retirés du coté d’Anvers jusque dans les environs de Breda, abandonnant dans leur fuite la ville d’Anvers, ne laissant qu’une garnison dans la citadelle de 1 800 hommes ou environ. Les magistrats d’Anvers sont venus apporter les clefs de leur ville au Roi, et M. le comte de Clermont, prince du sang, a été prendre possession de cette ville le 20 avec la brigade d’Auvergne et 1 000 chevaux, et a été reçu dans la place par une foule de peuple criant : " vive le Roi ", et la ville et citadelle ont été investies par les brigades d’Auvergne, de Beauvaisis, de Bettens et de Wittmer, et par les Grenadiers Royaux au nombre de 8 bataillons (lire compagnie. Sans doute une erreur de l’auteur) et 16 escadrons de cavalerie
Le 22 les ingénieurs sont arrivés à Anvers et ont été reconnaître les environs de la citadelle le 23, 24 et 25, pendant lequel temps l’artillerie de son coté a travaillé à son débarquement.
Nota que le 22 M. le duc d’York est arrivé à Anvers, a dîné chez M. le comte de Clermont et y est resté : il y a apparence qu’il veut voir ce siège.
Les officiers généraux destinés à faire ce siège sous les ordres de M. le comte de Clermont, prince du sang, sont M. de Brézé, lieutenant-général ; M. les maréchaux de camp, sont, MM. Thomé, Seedorff, d’Avarais, Froulay, Lavogion, d’Avray, d’Autane, La Pérouse, Choiseuil, et La Marche.
Le 25, jour fixé pour l’ouverture de la tranchée devant la citadelle, a été ouverte avec 3 600 travailleurs qui, conduits par la brigade de Courdoumer, ont faits la 1ere parallèle et les communications.
Les bataillons de cette 1ere tranchée, sont, le 1er et 3e bataillons d’Auvergne, et le 2e de Bettens et onze compagnies de grenadiers, le tout commandé par M. Thomé, maréchal de camp et M. de Berville, brigadier. Cette ouverture de tranchée a été des plus heureuse : l’ennemi ne s’en étant aperçu que tard n’a presque pas fait de feu pendant la nuit. On n’a perdu que deux hommes tués et cinq de blessés
Le 26 la tranchée a été relevée par le 2e bataillon d’Auvergne, le 2e de Seedorff, le 2e de Wittmer et huit compagnies de Grenadiers Royaux auxiliaires, le tout aux ordres de M. de Richecourt, brigadier.
Il a été commandé pour le travail de la nuit du 26 au 27 1 800 travailleurs de nuit qui, conduits par les brigades de Thierry et Filey, ont fait au centre les communications et établissement de six batteries de 6 canons, et une autre communication pour une batterie de 4 canons ; à la droite, ils ont faits une communication prenant de la 1ere parallèle au chemin couvert de la place, la communication et emplacement d’une batterie de 8 canons. Ces deux batteries ont commencé à tirer le 28. L’on a perdu dans le jour et la nuit environ 30 hommes tués et blessés.
Le 27 la tranchée a été relevée par un bataillon de Beauvaisis, le 2e de la Cour-au-Chantre, le 2e de Courten, et 8 compagnies de Grenadiers Royaux, le tout commandé par M. de Choiseul, maréchal de camp, et M. de la Brosse, brigadier.
Il a été commandé pour le travail de la nuit du 27 au 28 1 000 travailleurs, qui conduits par M. Chevalier, ont fais à la droite 4 zigzags en avançant sur la place, au centre 3 avançant de même, et à la gauche deux et une demie parallèle à l’extrémité de ce second zigzag.
Le 28, la tranchée a été relevé par M. de la Pérouse, maréchal de camp, et M. de Berville, brigadier ; et par le régiment de Rouergue et le 1er et 3e bataillon de Courten, et 8 compagnies de Grenadiers Royaux auxiliaires.
Il a été commandé pour le travail de la nuit du 28 au 29 800 travailleurs qui, conduits par la brigade de Franquet, ont, faits 4 zigzag en avançant sur la place, sur la droite fait la communication de la batterie de 4 canons à la communication venant de la batterie droite et fait quelques zigzags sur la capitale du bastion droit attaqué, au centre 3 zigzags qu’ils ont portés jusqu'à 6 toises de la palissade du saillant du chemin couvert de la demie lune du front de l’attaque, et à la gauche deux zigzags en avançant sur la place d’environ 40 toises.
Le 29, la tranchée a été relevée par M. de Froulay, maréchal de , et M. de Richecourt, brigadier, par le 1er et 3e bataillon de Bettens et le régiment de Chamilly et 8 compagnies de Grenadiers Royaux auxiliaires.
Il a été commandé, pour le travail de nuit du 29 au 30, 800 travailleurs qui, conduits par la brigade de Lambert, ont faits des zigzags en avant sur la capitale du bastion droit attaqué, et coiffé l’angle de ce chemin couvert, et ont faits de même sur le saillant de la demie lune ainsi que sur la capitale du bastion gauche, mais n’ont approché de l’angle saillant de ce chemin couvert que de douze à 14 toises.
Le 30, la tranchée à été relevé par M. de la Marche, maréchal de camp, M. de la Brosse, brigadier, par le 1er et 3e bataillon de Seedorff, et le bataillon de Chatillon et 8 compagnies de Grenadiers Royaux auxiliaires.
Il a été commandé, pour le travail de nuit du 30 au 31, 1 100 travailleurs qui conduits par la brigade de Courdoumer, ont fait parti du couronnement de tout le chemin couvert. On a perdu pendant ce travail 16 hommes tués, deux lieutenants de blessés et 4 ingénieurs blessés dont deux très dangereusement.
Le 31, entre 7 et 8 heures du matin, le commandant de la citadelle a arboré le drapeau et demandé à capituler ; les allées et venues de part et d’autre ont été un peu longues ; cependant on lui a accordé et à la garnison les honneurs de la guerre, à condition que les forts Marie et la Perle seraient livrés en même temps ; on lui a accordé aussi deux pièces de canon et deux mortiers.
Cette garnison doit évacuer le citadelle le 3 Juin au matin, et le Roi doit faire son entrée à Anvers le 4 et y établir son quartier.