Projet de relation de la bataille de Fontenoy, gagnée le 11 mai 1745,
par M. le comte de Chabannes, lieutenant général des armées du Roi et lieutenant-colonel du régiment des Gardes.
Le Roi, ayant appris que les alliés rassemblaient leur armée au camp de Cambron et qu’ils avaient retiré toutes les garnisons de leurs places pour venir attaquer l’armée de Sa Majesté devant Tournay, donna ordre à sa Maison, ainsi qu’à plusieurs régiments de cavalerie restés en cantonnement, de joindre. Le tout n’arriva que le 7 et le 8.
Sa Majesté visita en même temps le champ de bataille au delà de la rive droite de l'Escaut, par où l'ennemi pouvait s'avancer, et résolut d'appuyer sa droite à Antoing, le centre à Rumignies et la gauche à la cense Duployer, passant par le mont de la Trinité.
Il est bon d'observer que cette position tenait une étendue d'environ trois lieues de circonférence, dont la droite, depuis Antoing jusqu'à Ramecroix, était dans un pays ouvert; la gauche, depuis Ramecroix jusqu'au bas Escaut, était coupée de ruisseaux, de bois et de hauteurs, dans une étendue d'environ deux lieues.
Sa Majesté, jugeant par la nature du pays que l'ennemi, partant d'Ath, serait obligé de venir l'attaquer par sa droite ou par sa gauche, d'autant qu'il lui serait impossible d'embrasser le tout, par la difficulté de se communiquer, ordonna les précautions nécessaires pour l'une et l'autre position, sans cependant les retrancher afin d'engager les ennemis au combat qu'ils désiraient.
Le Roi ayant reconnu la partie de la gauche, dont l'accès était difficile, se contenta d'en faire occuper les postes et se porta sur le champ de bataille, à la droite, où sa Majesté ordonna quelques redoutes, seulement par précaution.
Il en fut construit deux entre le village d'Antoing et celui de Fontenoy, dont la dernière n'était qu'à 100 pas dudit village, ayant une tranchée pour y communiquer; le village de Fontenoy fut fermé d'un petit retranchement dont le fossé n'avait que trois pieds de profondeur sur quatre de largeur.
Le Roi, jugeant que les ennemis pouvaient cacher leurs dispositions derrière un bois qui est entre Ramecroix et Fontenoy, ordonna qu'on y construisit deux redoutes et que l'on fit des abatis dans les bois pour les empêcher de déboucher sans se rompre.
Toutes ces précautions furent l'ouvrage de vingt-quatre heures.
Premier mouvement de l'ennemi - Le Roi ayant appris que les ennemis s'avançaient de Leuze, le 7, fit passer au-delà de l'Escaut la cavalerie le 8 et le reste de l'infanterie le 9, laissant au siège le reste de l'infanterie et de la cavalerie aux ordres de M. de Brézé, lieutenant général, chargé des attaques de la place.
L'armée destinée à combattre était de 59 bataillons et 130 escadrons, 4 escadrons de gendarmerie et quelques autres régiments de cavalerie n'étaient pas encore arrivés le jour de l'affaire; le tout composait environ 36,000 hommes d'infanterie et 19,000 chevaux. Le 9, l'armée des alliés vint camper à demi-lieue de celle du Roi, la droite sur les hauteurs du bois de Barry et la gauche vers Maubray. Elle était composée de plus de 55,000 hommes effectifs, dont 43,000 d'infanterie et 12,000 chevaux.
Le duc de Cumberland avec M. de Koenigsegg vinrent reconnaître, le 10, la position de l'armée du Rhin depuis Antoing jusqu'à Ramecroix; ils placèrent tous les Hollandais à la gauche, dans l'espace vis-à-vis d'Antoing et de Fontenoy, le long d'un bois qu'ils avaient derrière eux, et quelques broussailles en avant. Ils firent attaquer les postes que nous avions dans le village de Péronne qui, soutenus d'une partie du régiment de Grassin, se retirèrent dans le village de Fontenoy.
Les Anglais et Hanovriens se mirent en bataille derrière le village de Vezon, le long d'un petit ruisseau, dans un fond couvert de broussailles.
Le Roi observait leurs mouvements, ne doutant plus qu'ils vinssent attaquer son armée sur le champ de bataille de la droite, ordonna pour plus grande précaution à M. de Lowendal de se placer sur la partie gauche entre le mont de la Trinité et Rumignies, ayant à ses ordres la brigade d'Auvergne, appuyée par sa gauche à la cense de Rongefort, où il y avait un poste retranché; celle de Touraine, à la droite d'Auvergne; les brigades des Cuirassiers et d'Orléans-Cavalerie avec le régiment d'Egmont-Dragons soutenaient celles d'Auvergne et de Touraine.
La brigade de Normandie fut placée dans le village de Rumignies, ayant devant soi un poste dans un bon château.
Sa Majesté ordonna ensuite la disposition suivante pour le champ de bataille de la droite.
Première disposition de l'armée du Roi - Le 10, l'armée du Roi fut mise en bataille dans les positions qu'elle devait occuper : la droite depuis Antoing jusqu'à Fontenoy, le centre à deux redoutes construites sur le bord d'un petit bois, environ 800 toises de Fontenoy; la gauche au village de Ramecroix, sur le ruisseau, le tout dans une étendue d'environ 2,000 toises.
La brigade de Piémont couvrait le village d'Antoing qui donnait sur la plaine ; celle de Crillon était sur la gauche, ayant devant soit un chemin creux.
Trois régiments de dragons furent placés derrière ledit ravin, à la gauche de Crillon, ayant une redoute devant eux. La brigade de Diesbach, qui était à la gauche des dragons, s'appuyait au village de Fontenoy, ayant devant soi un bataillon dans la redoute avec un petit retranchement pour communiquer au village de Fontenoy.
Cette droite, depuis Antoing jusqu'à Fontenoy, formait une potence en arrière du fonds de l'armée, dans une étendue d'environ 800 toises. Il y avait trois batterie de six pièces dans cette partie.
La brigade de Dauphin occupait le village de Fontenoy ; celle du Roi soutenait la brigade du Dauphin, l'une et l'autre aux ordres de M. le duc de Biron, qui plaça un bataillon derrière les haies, sur le flanc gauche de Fontenoy ; il y avait six pièces de canon dans le village, près de l'église, et sur le flanc droit du village. La brigade de d'Aubeterre était à la gauche de Fontenoy, à 100 pas de distance.
Quatre bataillon des Gardes françaises appuyaient leur droite à la brigade d'Aubeterre ; l'espace qu'occupaient les six bataillons était d'environ 600 toises.
Les Gardes suisses, qui en étaient séparés de 100 pas, appuyaient leur gauche à la première redoute qu'on avait construite derrière le bois.
Les deux bataillons du régiment d'Eu furent placés dans les deux redoutes, qui étaient sur les bords du bois, à côté desquels il y avait deux batteries de six pièces. Royal-Corse et Angoumois furent jetés dans le village de Ramecroix.
Les brigades de Royal et de la Couronne étaient à 100 pas derrière la brigade d'Aubeterre et les quatre bataillons des Gardes françaises. Les six bataillons irlandais et la brigade des Vaisseaux soutenaient les deux redoutes.
Deux bataillons des Gardes françaises et un des Gardes suisses, destinés à la garde du Roi, occupaient les retranchements qui couvraient les ponts du haut Escaut.
Toute la cavalerie sur deux lignes, 300 pas derrière l'infanterie, appuyait sa droite aux dragons et sa gauche vers la Justice de Leuze.
La Maison du Roi, la Gendarmerie et huit escadrons de Carabiniers étaient placés en réserve derrière la cavalerie.
Premier mouvement de la Maison du Roi - Les Hollandais ayant la gauche marchèrent avec un tiers de leur infanterie pour attaquer le village d'Antoing, soutenus de la plus grande partie de leur cavalerie, qui se mit en bataille vis-à-vis les dragons, dans l'espace compris entre Fontenoy et Antoing. Tout le reste de l'infanterie hollandaise, soutenue de trois régiments de cavalerie, déboucha, à 5 heures du matin, sur trois lignes, dont deux d'infanterie sortant du fond où elle avait passé la nuit, qui n'était qu'à la petite portée de canon, et marchant droit au village de Fontenoy, laissant celui d'Antoing un peu à leur gauche.
Cette infanterie était précédée de trois batteries de huit à douze pièces de canon et d'obus dont ils commencèrent à tirer vers les 5 h. 1/2, ce qu'ils continuaient de faire à chaque mouvement qu'ils faisaient en avant.
Leur mouvement fut très lent, car ils n'arrivèrent qu'à 9 heures à la portée de fusil du village de Fontenoy. Alors, faisant halte, ils redoublèrent leur feu d'artillerie chargée à cartouches et ne s'ébranlèrent qu'à 9 h. 1/2 pour l'attaque, dont ils furent repoussés avec d'autant plus de pertes qu'ils avaient essuyé un feu très vif de notre canon au moment où ils commencèrent à déboucher.
Ce fut alors que le maréchal de Saxe, qui était sur la hauteur près de la redoute, ordonna aux brigades de Royal et de la Couronne, que commandait le comte de Danois, de se porter derrière le village de Fontenoy, jugeant bien, ainsi que les suites de l'action l'ont prouvé, qu'il était de la dernière importance de conserver ce poste. C'est dans ce moment que le corps d'infanterie hollandaise, qui était à leur gauche, s'avança, soutenu de leur cavalerie, pour attaquer Antoing et les brigades de Piémont et de Crillon, ainsi que les trois régiments de dragons qui formaient leur gauche ; deux batteries de canon que nous avions dans cette partie les arrêtèrent de manière qu'ils n'osèrent plus recharger.
Cependant, dix-huit bataillons anglais et quatre hanovriens, soutenus de leur cavalerie, débouchèrent du village de Vezon et se formèrent sur deux lignes vis-à-vis la brigade d'Aubeterre et les quatre bataillons des Gardes françaises, et n'en étaient plus qu'à 300 pas, conduisant toujours devant eux huit pièces de canon, dont ils tiraient continuellement. Il était alors 8 heures du matin.
Ce fut de cette canonnade que M. le duc de Gramont et M. du Brocard furent tués. Un second corps d'Anglais et Hanovriens, d'environ 8,000 hommes, s'avança dans le bois vis-à-vis de nos deux redoutes dans le dessein de les attaquer, mais ils n'osèrent déboucher sous le feu du canon.
Il était environ 10 heures du matin lorsque les Hollandais rattaquèrent une seconde fois le village de Fontenoy, dont ils furent encore repoussés.
Les Hollandais n'ayant pas mieux réussi dans leurs attaques d'Antoing se retirèrent à 200 pas en arrière. Les Anglais et les Hanovriens qui s'étaient présentés au bois, n'osant attaquer les redoutes, firent à gauche et se formèrent derrière le corps de l'infanterie anglaise qui était en bataille dans la plaine, entre le bois et Fontenoy ; alors formant quatre lignes serrées et à six de hauteur chacune, ils marchèrent en avant pour attaquer la brigade d'Aubeterre et les quatre bataillons des Gardes.
M. de Chabannes, qui commandait ces deux brigades, voyant la supériorité des ennemis d'autant plus grande que, lors de l'attaque du village de Fontenoy, les brigades de Royal et de la Couronne, qui étaient en seconde ligne, avaient été portées derrière ledit village, et qu'il ne lui restait plus pour le soutenir que de la cavalerie qui était à 300 pas de lui, courut promptement demander à M. le duc de Biron un bataillon du régiment du Roi, pour l'avancer sur la gauche du village de Fontenoy, afin de le soutenir et charger s'il se pouvait l'ennemi en flanc, tandis qu'il les attaquerait de front, ce qui fut exécuté de la part de M. le duc de Biron.
Les Anglais et Hanovriens, qui marchaient toujours en avant et dans un grand ordre, n'étant qu'à 40 pas des brigades d'Aubeterre et des Gardes, qui avaient un petit chemin creux devant elles, M. de Chabannes ne jugea pas à propos de rester derrière, car en ce cas l'action devenant une affaire de mousqueterie, l'ennemi aurait eu trop d'avantage par sa supériorité. Ce fut la raison pour laquelle il passa au delà et marcha à l'ennemi qui, arrivé à 20 pas, fit halte. Alors il fit battre la charge, l'ennemi commença à tirer, ce qui entraîna pareillement notre feu, quelques troupes des Gardes se mêlèrent avec l'ennemi qui prit un drapeau, mais il fut repris aussitôt par M. de Tintignac. M. de la Roque fut fait prisonnier par les ennemis, et M. de Lauzière resta blessé sur le champ de bataille. La fumée étant dissipée, il reconnut que l'ennemi, par sa supériorité, avait tout l'avantage de l'action, que les Gardes pliaient : le brigade d'Aubeterre qui appuyait la droite des Gardes avait été aussi fort maltraité et avait plié un moment avant les Gardes qui furent séparés en deux par l'ennemi.
Les deux premiers bataillons allèrent se rallier à 100 pas derrière notre cavalerie, où ils reçurent l'ordre de se porter au retranchement du pont du haut Escaut, le 3e et le 4e bataillons se rallièrent fort près de la brigade des Vaisseaux.
La brigade d'Aubeterre se rallia derrière le village de Fontenoy, près la brigade de Diesbach.
Les ennemis, après ce premier avantage, formèrent toute leur infanterie en colonne sur trois bataillons de front dont la tête et les flancs étaient couverts de leurs grenadiers, et marchèrent en avant, - mouvement qu'ils firent pour éviter le feu du village de Fontenoy et de la redoute qu'ils n'osèrent attaquer, espérant que nous abandonnerions ces postes aussitôt qu'ils seraient passés.
M. le maréchal de Saxe, pénétrant leur dessein, envoya ordre à la brigade de Royal et à celle de la Couronne, que commandait le comte de Danois, soutenues de quelque cavalerie, d'attaquer les ennemis sur leur flanc gauche, tandis qu'il les ferait attaquer par les brigades des Irlandais et des Vaisseaux. Cette attaque, qui n'avait d'objet que de contenir l'ennemi et l'empêcher d'attaquer le village de Fontenoy et les redoutes, où les ennemis auraient pu appuyer la droite et la gauche de leur armée, n'eut pas d'autre succès que celui qu'on s'était proposé. En effet, M. le comte de Danois, soutenu du régiment du Roi, s'avança avec ses deux brigades, marcha à l'ennemi et passa le petit chemin creux qui tombe dans Fontenoy ; la brigade des Irlandais et celle des Vaisseaux s'avancèrent pareillement sur les ennemis ; mais ces quatres brigades furent repoussées et forcées de plier sous le feu formidable qui sortait en même temps par le front et les ailes de cette colonne.
Ces quatre brigades vinrent se rallier à leur premier poste, les Irlandais et les Vaisseaux appuyant leur gauche à la redoute où étaient les Gardes suisses, Royal et la Couronne appuyant leur droite au village de Fontenoy, le tout faisant face à la colonne ennemie.
Le Roi, placé au centre de son armée, toujours exposé au canon et souvent à la mousqueterie, ordonna à sa Maison avec une quarantaine d'escadrons, de s'avancer à la colonne ennemie, seulement pour la contenir ; mais leur ardeur les porta sur la colonne même où ils furent repoussés par son grand feu qui les empêcha de forcer leurs chevaux et d'y entrer.
On n'entre pas dans le détail de trois autres charges qui furent faites successivement avec dix ou douze escadrons chacune, commandées par MM. d'Estrées, du Chayla et d'Apcher, ce qui fut exécuté toujours dans le dessein de suspendre l'avantage des ennemis.
Ces différentes charges donnèrent le temps au maréchal de Saxe de disposer les troupes pour une nouvelle charge qui devint alors décisive, étant mêlée de cavalerie et d'infanterie. Il chargea le comte de Lowendal de suivre cette disposition et d'aller concerter le mouvement avec les officiers généraux qui commandaient chaque division, ce qu'il exécuta avec toute la capacité et la promptitude possibles.
Dernière disposition des troupes du Roi - La brigade de Normandie, arrivée à 11 heures de Rumignies où elle avait été placée le matin, et commandée par M. de Béranger, appuyait sa gauche à la première redoute ; les six bataillons irlandais étaient à la droite de Normandie, aux ordres de milord Clare ; ces deux brigades faisaient face à la droite de la colonne ennemie.
M. de Richelieu fit placer quatre pièces de canon à la tête des Irlandais, qui firent un grand effet sur la colonne anglaise. Il chargea ensuite comme volontaire avec cette brigade.
Deux bataillons des Gardes françaises, commandés par M. le comte de Chabannes, étaient en potence sur la gauche des Irlandais, faisant face au front de l colonne ennemie.
La brigade des Vaisseaux, le régiment d'Eu et quelques bataillons étaient en seconde ligne derrière cette infanterie, la brigade de Royal-Roussillon-Cavalerie et quelques autres soutenaient cette infanterie, commandée par le prince de Pons.
Toute la Maison du Roi, la Gendarmerie et les Carabiniers se mirent en bataille vis-à-vis le flanc gauche de la colonne ennemie.
Il était environ 1 heure lorsque toutes ces troupes s'ébranlèrent d'un même mouvement et se trouvèrent à 50 pas de l'ennemi ; alors, marchant avec plus de légèreté, ils les chargèrent avec tant de furie que cette colonne fut percée de toute parts, les Grenadiers à cheval donnèrent les premiers coups de sabre, les Gardes françaises les premiers coups de baïonnette, la Maison du Roi y entra pareillement ; les Carabiniers, les Gardes françaises et les Irlandais se trouvèrent pêle-mêle au milieu de cette colonne composée de trente bataillons, soutenus de quelque cavalerie ; la tête et la queue se rompirent également, et se trouvèrent dans le plus grand désordre. Il était environ 2 heures.
Le maréchal de Saxe fit alors faire halte à nos troupes, et les fit reformer.
Le Roi, qui arriva dans le moment, ne cru pas qu'il fût nécessaire de suivre les ennemis avec un corps considérable et que les petits détachements suffiraient pour les poursuivre dans leur déroute.
M. le comte d'Estrées fut détaché pendant la nuit avec 1000 chevaux et 1000 hommes d'infanterie et le régiment de Grassin pour suivre les ennemis. Il avança jusqu'à Leuze et amena un grand nombre de prisonniers, d'artillerie et de voitures chargées de munitions de guerre. Les ennemis, après leur déroute, firent mine de se reformer sur la hauteur de Barry, mais la nuit arrivant, ils se mirent en marche et se retirèrent dans la plus grande confusion sous Ath.
Le Roi ordonna aux troupes d'aller prendre leur position et de camper. Sa Majesté, qui depuis deux jours et deux nuits n'avait cessé d'être à cheval pour donner ses ordres à tout, se retira vers les 7 heures du soir au château de Calonne.
M. le Dauphin, qui suivait partout le Roi, demanda deux fois de charger à la tête de sa Maison.
Les ennemis ont laissé plus de 6,000 hommes sur le champ de bataille, 3,000 prisonniers ou blessés, 30 pièces de canon, sans compter 12 ou 14 pièces dont M. le comte d'Estrées s'est emparé dans leur poursuite.
Les ennemis ont emmené avec eux près de 2,000 blessés, et l'on sait qu'à l'appel qu'ils firent de leur armée, il leur manquait 15,000 hommes dans le nombre desquels on compte 3,000 ou 4,000 fuyards ou déserteurs.
Notre perte, dans le vrai, n'est que de 1200 morts et 1800 blessés, dont on espère sauver plus des deux tiers.
Sources :
Colin : " Les campagnes du maréchal de Saxe ", vol. 3, p. 307-314.
SHAT.