Sources :
SHAT : MR-2061 - 156
Relation de la victoire remportée le 11 mai 1745 à Fontenoy, près Tournay, par l'armée du Roi, contre celle d'Angleterre et de ses alliés (1).
La partie de l'armée du Roi campée sur la rive gauche de l'Escaut, ayant passée cette rivière le 9 au soir, fut coucher au bivvac aux environs de Notre-Dame-aux-Bois.
Le 10 au matin, elle se déploya vers midi.
Le même jour à 5 heures du soir l'armée des ennemis deboucha des bois de Barri en avant de Fontenoy et les cotoya en longean par sa gauche.
Nous fûmes occupés, la nuit du 10 au 11, à retrancher Anthouin, ou la droite de notre armée appuyoit, comme aussi Fontenoy, qui soutenait notre centre.
L'on fit élever 3 redoutes, qui couvraient le front qui est entre ces deux endroits.
Piémont fut placé dans Anthouin, Dauphin dans Fontenoy, Crillon et Bettens appuyoient, l'un sa gauche à Fontenoy et l'autre sa droite à Anthouin; un bataillon de Bettens fut laissé pour la garde des redoutes.
Le régiment du Roi, celui d'Aubeterre et les Gardes s'étendaient par leur gauche depuis Fontenoy jusqu'à deux grandes redoutes en avant des bois de Lossegnies et Barry. Ces redoutes étaient déffendues par 2 bataillons d'Eu. Derrière elles étoient les Irlandais et derrière ceux-ci les Vaisseaux et plus loin Normandie.
Les Gardes et Aubeterre étaient soutenus par Royal et la Couronne.
Auvergne et Touraine formaient la gauche de l'armée qui s'étendait jusqu'à Rumilllies.
La garde des retranchements qui couvraient nos ponts fut confiée à quatre bataillons des grenadiers royaux et à la brigade de Wittemer.
La Maison du Roi et la cavalerie formaient plusieurs lignes derrière l'infanterie.
Ce fut dans cette position que l'armée du Roi attendit les ennemis, qui débouchèrent, le lendemain, 11, à 5 heures du matin, partie par Vezon, partie des bois de Lossegnies, partie enfin de ceux en avant de la brigade de Bettens.
Quelques mouvement que firent les ennemis nous laissèrent assez longtemps incertains sur leur véritable point d'attaque.
Vers les 9 heures, ils paroissaient assés décidés sur Fontenoy; ils y marchèrent en colonne et furent repoussés.
Pendant ce temps, l'élite de leur infanterie se porta sur notre centre, avançant par bataillons sur 8 de hauteur, lesquels, se succédant sans intervalle, formaient une colonne d'environ 14,000 hommes.
Les Gardes, qui lui étaient opposées, n'en attendirent pas le choc et se dispersèrent, Aubeterre les suivit, le régiment du Roi fut entraîné; ces deux brigades et particulièrement la dernière se sont ralliées et retournèrent à la charge. La brigade de Royal dont était Hainaut, et celle de la Couronne remplacèrent la première ligne, se soutinrent quelque temps et enfin furent culbutées.
Une ligne de cavalerie succéda sans pouvoir joindre l'infanterie ennemie.
Milord Clare fit avancer deux bataillons Irlandais, ayant à leur droite une brigade fraîche et à leur gauche les débris d'une autre.
Ces deux bataillons se trouvèrent un moment après isolés, et forcés de quitter la partie. Ils furent ralliés à vingt pas plus loin et joints par 4 autres de la même nation, et 4 de Normandie. La moitié de ceux-ci fu placée à la droite des Irlandois, l'autre derrière eux.
Dans cet ordre, MM. de Clare et de Lowendal les menèrent à l'ennemi qu'ils chargèrent et enfoncèrent par la tête, dans le même temps que les Carabiniers l'entamaient par le flanc.
Cette charge décida de la victoire; l'ennemi ne fit plus aucune résistance et sa retraite se fit.
La partie de son armée qui occupait la plaine entre Anthouin et Fontenoy se retira avec beaucoup de précipitation.
Quoiqu'elle ne fut pas suivie, elle abbandonna son canon, qui, pendant l'affaire avait beaucoup incommodé la brigade de Bettens et la cavalerie qui étoit derrière elle.
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1 - Le même texte se retrouve sous la cote A2-17s- 157 avec quelques petites différences. On le retrouve également en A4-18 avec quelques petites différences et un plan. Repris dans Colin: Les campagnes du maréchal de Saxe, vol. 3, p. 314 à 316.