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Sources :
SHAT : MR-2061 - 65

 

Memoires sur la campagne de mil sept cent quarante six en Flandres
(Extrait relatif à 1a bataille de Raucoux (p. 22)

 

 

M. le Mal passa une grande partie de la journée a reconnoître la position des ennemis qui tenoient les hauteurs ayant leur gauche a Hance occupant le village de Valbrage (?) et leur droite depassant la cense d’Enick (?) qu’ils avoient beaucoup devant eux.

Le champ de bataille bien reconnû M. le Mal donna les instruction particulières à chaque commandant des corps detaches le reste de la journée se passa a faire les dispositions et les ouvertures necessaires pour marcher à l’ennemy.

Le 11 a la pointe du jour on batti la generale et deux heures après toutes les troupes se mirent en mouvement.L’armée marcha sur 10 colonnes paralelles jusqu’à la hauteur du village de Lontain qui seroit a la marche le point de direction pour chaque colonne. La cavie des deux ailes seroit en bataille environ 500 pas en avant du front de son camp gardant toujours les hauteurs.

On commenca a midy a tirer quelques coups de canon a notre droite et tous étant disposé pour l’attaque du faubourg de Ste Valborge et du village d’Hance Mr le Comte d’Estrées et M. le Comte de Clermont après une canonade fournie firent marcher a 2 heures les brigades de Picardie, Champagne, Monaco et Ségur qui au premier choc dépostèrent les ennemis. Cette attaque qui sans contredis a été la plus leste et la plus brillante nous a couté fort peu de monde les ennemis y ont prodigieusement perdu L’infie des regiments de la Morlière et des Grassins aux ordres de M. d la Morlière y ont fait des choses surprenantes.

La 2e attaque s’est faite avant 3 heures par M. de Maubourg du village de Varoux avec les brigades d’Orleans, Beauvoisis, Rouergue et des vaisscaux. Ces brigades ont fait des prodiges de valeur de même que M. de Maubourg qui a eu son cheval tue sous luy. Notre perte a été assez considerable dans cette partie ; mais nos soldats sen sont vengés lors qu’ils ont forces les hayes retranchées que les ennemis deffendoient.

La 3e attaque s’est faite à 3 heures et un quart par M. d’Hérouville au village de Raucoux avec les brigades de Montmorin, Navarre, Royal et Dauvergne. Ces brigades ont d’abord été ébranlées ; mais elles son revenues dans le moment et malgré un feu des plus vifs elles ont emporté le village qui est celuy qui nous a le plus couté et qui s’est le mieu déffendue.

A cette attaque s’est joint M. de Clermont Gallerande a qui apparemmt on n’avoit pas exactement rendu les ordres de M. le Mal car au lieu d’attaquer le village de Liers comme il luy en avoit envoyé l’ordre il l’avoit laissé a sa gauche en se contentant de le canoner il avoit (...?...) ses troupes entre ce village et celuy de Raucoux où l’on a fait beaucoup de prisonniers.

Pendant ces differentes attaques, toute notre artillerie placéee avant de l’armée a fait sur l’ennemy un feu si vif et si bien servit quelle n’a pas tardé à mettre toute la cavie. hollandoise en deroute ce qui a jete une si grande confusion dans tout le reste de leur armée, que si notre attaque de la gauche eut commencé 2 heures plutot et que nous nous fussions rendu les maitres ou tourné le village de Liers seulement en même tems que celuy de Raucoux la perte des ennemis auroit été peut être quadruple. Une grande partie de leur armée s’étoit retirée en désordre par les derrières de ce village après avoir abandonné une grande partie de leur artillerie.

M. Ie Mal fit avancer la cavie sur les 5 heures. Elle etoit tout fraiche et n’avoit souffert que quelques coups de canon, elle fut a la poursuite des ennemis ; mais la nuit étoit trop proche et deux grand ravins retardant la marche il se contenta de les canoner dans leur fuite et de les obliger de repasser la Meuse dans une confusion horrible plusieurs s’etant noyés dans cette rivière. M. le Comte d’Estrée ayant eu grande attention de faire filer une grande partie de nos troupes legère jusqu’à leurs ponts ce qui joint a l’artillerie qui les incommodoit de dessus la hauteur augmentoit encore le desordre et la confusion. Nos troupes coucherent sur le champ de bataille on ne sauroit dire trop de bien de la valeur de notre jnfanterie a qui nous devons la gloire de cette grande journée.

Notre artillerie a été servie a merveille. La perte des ennemis qu’on avoit cru d’abord bien moins considerable ce monte a près de 9000 hommes et la notre a 3000.

On leur a pris 45 pièces de canon, 15 drapeaux ou etandarts.

Le 12, après avoir passe la nuit au bivac sur le champ de bataille l’armée eut ordre de s’en retourner par ou elle étoit venüe, de prendre ses tentes où on avoit campé et de venir se mettre dans le camp de Tongres, on laissa sur le champ de bataille 6000 hommes de détachement sous les ordre de M. de bellisle pour faire deblayer nos hopitaux, et voir si les ennemis paroitroient Quand ces deux objets la furent remplis, il rentra le 15 dans le camp. De ce moment la on commenca a faire deblayer l’armée. Les hopitaux furent transportés a St trou et jusqu’a Louvain. On fit partir 20 bataillons et quelques escadrons qui s’en furent par Namur en Bretagne pour une dessente que les Anglois avoient fait.

 

 

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