Source :
SHAT - A1 3091, pièce 30.
Repris par Pichat dans : La campagne du maréchal de Saxe en Flandres
de Fontenoy à la prise de Bruxelles - Chapelot Ed., 1909.
Instruction pour le comte de Löwendal.
M. le comte de Löwendal fera prendre le pain à toutes les troupes, le 7, pour être payées jusqu’au 12 inclusivement. M. de Brézé lui fera passer en pain ou en biscuit, le 9, un convoi pour payer les troupes qui sont sous ses ordres le 12 jusqu’au 16.
S’il n’arrive rien qui change l’entreprise dont il est chargé, il se mettra en marche avec les dragons le 8 pour arriver le même jour à Deynse. Après avoir fait une halte à Courtrai, il en fera une seconde à Gand à 10 ou 11 heures. Il se sera fait précéder par les quatre partis à pied qui se seront embusqués entre Deynse et Gand sur les avenues de Gand dès les 2 heures après midi pour arrêter les paysans, voitures et autres qu’ils retireront dans les bois où ils les garderont jusqu’à ce qu’on ne puisse plus avoir de nouvelles de la marche de M. de Löwendal.
Ces embuscades doivent se placer des deux côtés de la Lys, sur les chemins et sentiers qui conduisent à Gand et ces différents détachements se rejoindront à M. de Löwendal lorsqu’il se mettra en marche pour partir de Deynse. Il faut que M. de Löwendal persuade à son détachement et aux autres qu’il est question de brûler des magasins fort considérables qui se trouvent auprès de Gand.
Après s’être mis en marche le 8 au matin en partant d’Espierres avec les dragons, il se fera suivre par les quatre bataillons de Grenadiers Royaux qui iront à Courtrai où ils se rafraîchiront pendant deux heures. De là ils se mettront en marche pour arriver le même soir à Deynse d’où ils repartiront le lendemain avant le jour pour joindre M. de Löwendal.
M. de Löwendal aura soin de faire masquer les portes de Courtrai par de petits détachements qui seront relevés par les Grenadiers Royaux ainsi que le pont d’Harlebeck afin que personne n’en sorte pour porter les nouvelles de sa marche à Audenarde.
Si son expédition réussit et qu’il entre dans la ville de Gand, il fera son possible pour joindre la porte Impériale ou de l’Empereur qui est le côté qui regarde la partie où se trouvera l’armée du Roi et où j’enverrai un détachement le 9 au matin. Si son entreprise n’avait pas lieu, M. de Löwendal envoyera un courrier à M. de Brézé pour faire partir le 9 le train d’artillerie de vingt pièces préparées à Tournay pour se mettre tout de suite en marche sous l’escorte du régiment de Fitz-James Cavalerie avec la brigade des ingénieurs de M. d’Oyré, la compagnie d’ouvriers, le bataillon d’artillerie et les trois pontons restants.
Le reste est remis à la prudence et conduite du général de Löwendal.
Fait au camp de Leuze, le 3 juillet 1745
M. de Saxe.