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Source :
SHAT - Archives du génie, article 15, section 1, §5

 

Armée de Broglie - 1760

Une partie de l’infanterie se mit en mouvement vers Friedberg le 15 juin pour y cantonner, le 19 toute la cavalerie avec une partie de l’état major pour jalonner les routes des colonnes, et le 20 tout le reste des troupes avec le quartier général. Le 21 toutes les troupes se portèrent à Hungen, le 22 à Grünberg où l’on campa en front de bandière. Le 23 on en est partit à 6 heures du soir pour Homberg, où l’on arriva à 4 heures du matin le 24 et les campements ainsi que M. le Maréchal à 1 heure. Les troupes légères se fusillèrent avec les ennemis campés sur une hauteur à la rive droite de l’Ohm vis-à-vis de ce château et de sa garnison ; on s’empara d’un village qui en était fort près ; n’ayant pas passé cette rivière on ne l’attaqua pas ; cependant il y eut 2 officiers de la Légion Royale blessés très légèrement. Les ennemis l’abandonnèrent deux fois, croyant qu’on voudrait s’en emparer, mais y rentrèrent de même ; on y envoya M. Acarie, lieutenant-colonel saxon et aide de camp du Prince Xavier, avec un tambour et 4 fusiliers pour sommer cette troupe de se rendre ; ce lieutenant-colonel, précipité de sa commission, passa devant le tambour : un chasseur le tua sous prétexte de n’avoir point entendu rappeler et le Prince Héréditaire de Brunswick écrivit une lettre d’excuse au Comte de Lusace, le laissant maître d’ordonner la punition du chasseur ; il y eut 3 ou 4 hommes de tués et 7 ou 8 de blessés. Sur les midi, on fit des ponts sur l’Ohm, sur lesquels la cavalerie passa aussitôt, et le reste de l’armée suivit. On s’attendait ce jour-là, pour ainsi dire, à une affaire générale, mais les ennemis décampèrent et évacuèrent Homberg. La cavalerie qui était sur la gauche, près d’un bois derrière lequel était le village de Niederklein, s’étant campée avant d’avoir placés ses grandes gardes, les ennemis, qui s’en aperçurent, amenèrent du canon au bord du bois et la fouaillèrent vivement : il y eut 10 ou 12 cavaliers de tués et beaucoup de chevaux ; on fit aussitôt avancer les grenadiers qui les chassèrent et M. le Prince de Condé se porta à Lehrbach avec tous les grenadiers, chasseurs et la Légion Royale, le quartier général fut à Schweinsberg, les équipages, que l’on avoient faits rester en arrière, ne partirent de Grünberg qu’à minuit et n’arrivèrent que le 25 au soir. Le 26 on eut une alerte par la levée du camp de Luckner qui était à Kirchain (et) qu’on croyait vouloir se joindre au corps du Prince Héréditaire pour attaquer notre aile gauche ; à cet effet, à 2 heures du matin, on eut ordre de se tenir prêt à marcher, ainsi que les équipages, au premier coup de canon qui devaient repasser l’Ohm et se tenir dans la plaine ; le camp fût détendu et une partie sous les armes, les troupes légères furent à leur poursuite ; à 10 heures du matin chacun rentra et le camp fut retendu.

Le 27 à 6 heures du matin on marcha à Neustadt où les campements fusillèrent encore. A l’arrivée de M. le Maréchal, on vint lui dire que les ennemis débouchaient pour attaquer M. de Vert soutenu par M. le Prince de Robecq. On fit encore marcher de la cavalerie, il n’y eut rien dans la journée et M. le Maréchal fit avancer M. de Vert pour fouiller les bois où il ne laissa pas que de perdre du monde. Le 26 à midi, M. le Maréchal donna ordre aux ingénieurs de se rendre à Marburg, investit le 26 par M. de Chabot, Maréchal de camp, avec la brigade irlandaise, le régiment de dragons de Baufremont et 900 hussards de Turpin : il entra dans la ville le 28 et y mit le régiment de Berwick irlandais, chargea son quartier général de Niderweimar pour le porter à Elmshausen (Ernsthausen ?). On ouvrit la tranchée le 29 au soir, et le 30 à 7 heures après midi il fut conclu que la garnison composée de 350 hommes commandés par M. de Puffendorf se rendrait prisonnière de guerre ; il n’y fut établi aucune batterie excepté une de deux mortiers qui tirèrent six bombes dont deux furent dans la ville : nous eûmes 4 hommes de blessés. M. de Chabot partit le 1er juillet avec son corps pour aller rejoindre la gauche de l’armée à Halsdorf. Le même jour M. Filley eut ordre de partir pour aller s’emparer de Dillemburg, devant y commander les troupes destinés à ce siège. Ce château fut investit le 26 juin par le régiment d’Ogilvy, 12 piquets de Giessen commandés par M. Hannig et le régiment des Volontaires de Clermont qui en partit le 2 juillet. Jusqu’à ce temps, M. de Comeiras, colonel de ses volontaires, commandant toutes ces troupes, et M. Filley, maréchal de camp, y arriva ce même jour avec une brigade d’ingénieurs et en prit le commandement. L’on avait déjà fait sommer le commandant du château de se rendre, mais infructueusement. On voulut y envoyer une troisième fois, il ne voulut pas le recevoir, menaçant que si l’on y revenait il ferait fusilier.

Le 2 juillet toute la brigade de Bouillard, venue avec M. Filley, ouvrit la tranchée sur une hauteur derrière les forges, d’une parallèle et communication aboutissant au chemin où l’on établit, le 3, une batterie de deux mortiers qui tira le 4 au matin sans beaucoup d’effet. Ce château résistant plus que l’on ne se l’était persuadé, on fut obligé de demander un renfort de troupes à cause de la fatigue qui mettait celles qui y étaient sur les dents et le régiment de Bouillard arriva le 6, dont un bataillon campa à (manquant) , le 2e à (manquant) , le régiment d’Ogilvy à (manquant) , les douze piquets à (manquant) et les 40 dragons cantonnés à un château. L’on n’avait fait venir que deux mortiers, qui n’étant point faits pour faire brèche, on fit revenir 4 pièces de 16 qui étaient venues avec M. Filley, qu’on redemanda le lendemain de son arrivée, qui arrivèrent le 6, plus 3 pièces de 24 de Giessen le même jour et 3 autres de 12. Le 5 au soir on commença au bout de la parallèle de la droite la batterie des 3 pièces de 24 qui tira le 7 à la pointe du jour. L’on cessa de tirer dans la crainte de manquer de munition ; en ayant envoyé chercher à Giessen, on proposa de porter en avant à la pointe du bois à droite la batterie de 4 pièces de 16 pour battre la galerie crénelée, ce que fit la brigade de Durevest le 8 jour, se partageant par moitié pour en faire une autre derrière le jardin du Prince vis à vis la courtine en gazon à (manquant) pour y placer 3 pièces d’infanterie et 3 obusiers que l’on doit envoyer chercher à Giessen. Personne n’a été touché, mais beaucoup d’habits criblés et fusils cassés. Le 9, on finit la batterie de 16 et on en commença une autre de 3 pièces de 24 à côté celle de 16, (qui) tira le 10 à la pointe du jour pour faire brèche, accompagnée de bombes qui mirent le feu dans le château et l’on éteignit aussitôt. La nuit du 10 au 11, on fit filer 2 compagnies de grenadiers et 2 piquets par le boyau qui communique au jardin du Prince et, se glissant le long des charmilles, on s’empara à poste fixe de la ville où on ne trouva aucun ennemi. On mis un poste à l’église où aboutit la rampe qui va au château ; les ennemis ne s’en aperçurent que vers les 6 heures du matin où ils firent très grand feu de leur créneaux et même y lâchèrent quelques coups de petites pièces de canon ; il y eut 3 blessés et 2 tués. La nuit du 11 au 12 fût employée à faire des traverses pour barrer les rues enfilées et 2 zigzags pour le débouché de l’entrée de la communication au jardin. Les 3 pièces de 24 furent montés sur la montagne la nuit du 12 au 13 à coté de celles de 16 et tirèrent le 13 à la pointe du jour : les bombes que l’on jeta sur le château à 2 heures après midi mirent le feu à une maison vis-à-vis la brèche attenant un mur en grande arcade ; il fut si grand qu’il gagna toutes les autres maisons et le lendemain tout le château fut embrasé, ne laissant pour vestiges que les murs. On ne cessa de tirer l’artillerie sur cet embrasement pour empêcher de l’éteindre, ce qui réussit tout à fait. Ce même jour sur les 2 heures après midi, les ennemis rappelèrent sous prétexte de capituler ; ils ne voulurent point céder aux propositions de se rendre prisonniers de guerre et on leur donna une heure et demie pour se décider. On connut le fin de cette ambassade : voulant sauver les archives de la maison d’Orange qui avoient été recommandées par le Prince Ferdinand, joint à beaucoup de curiosité ; l’heure et demie se passa et n’acceptant point les conditions, le feu recommença de part et d’autre. Ils profitèrent de cette trêve pour augmenter une pièce de canon à leur flanc de bastion, deux fauconneaux à leur créneaux qui ne firent que deux salves, leur feux ayant été éteint sur le champ par nos batteries. Jusqu’à ce jour on a perdu 4 hommes, du nombre desquels sont un soldat d’artillerie tué d’un boulet et un mineur envoyé à une reconnaissance de la brèche, puis 12 hommes. blessés.

Le 15 vers les deux heures les ennemis rappelèrent : on leur demanda ce qu’ils voulaient, ils demandèrent à capituler, on leur dit que le général n’entendrait à aucun accommodement sinon de se rendre prisonnier et que pour s’en assurer, ils n’avoient qu’à arborer le drapeau blanc, et pendant tout ce temps on continua de tirer fur la brèche qui se serait trouvée praticable le lendemain. L’on vit le drapeau et l’hostilité cessa. Tout fut conclu le même jour à 7 heures du soir et M. Filley de Lorneux partit sur le champ pour en porter la nouvelle à M. le maréchal. La garnison sortit honorablement le lendemain et fut conduite à Giessen. Les troupes du siège partirent le 19 pour Marburg et on laissa dans ce château 100 hommes du régiment de La Marck.

Le 8 de juillet, l’armée leva son camp de Neustadt pour aller à Frankenberg, le 9 à Niederense, le 10 à Corbach où M. de Saint-Germain attaqua les hauteurs de Corbach avec 2 brigades de sa division et 3 de l’armée, les dragons de Baufremont, les hussards de Turpin et les Volontaires de Dauphiné qui firent prisonniers deux escadrons anglais. Cette journée nous coûta 7 à 800 hommes et deux généraux blessés, elle coûta aux ennemis 1500 hommes sans les prisonniers et l’on y campa. Le 16 M. le Prince Héréditaire fit attaquer par M. de Lückner les cinq bataillons de Bavière et d’Anhalt aux ordres de M. de Globitz dans le temps qu’ils prenaient le pain près d’Emsdorf et les hussards de Bercheny. Tout ce corps fut défait et prisonnier, le colonel de Bavière fut tué d’un boulet avec un volontaire polonais à la suite de ce régiment. Là il fut dit par capitulation que ces prisonniers ne resteraient point à l’armée ennemie plus de deux fois 24 heures. Le 22, le corps de M. de Stainville, composé de la Légion Royale, deux régiments de dragons et un de hussards, partit de leur camp près de Marburg pour aller aux troupes de Luckner près de Kirchain ; ses dispositions étaient très bonnes pour l’envelopper, mais les deux régiments de dragons ne purent arriver assez tôt à cause des chemins ; (il) lui tua cependant du monde et fit des prisonniers. Le Comte de Lusace qui était à Rosenthal avec un renfort qui lui formait 15 à 20000 hommes, en partit le 23 pour rejoindre la droite de l’armée, avec ordre d’attaquer tous les corps qu’il rencontrerait, gros ou petits. Il joignit sans rien trouver et M. le maréchal, le 25, fit ses dispositions pour attaquer l’armée hanovrienne, tout étant bien concerté. L’armée fut en bataille toute la journée, l’attaque devait être générale, mais il y eut des brigades du centre qui ne furent pas aussi prête à leur rendez-vous et pendant ce temps l’ennemi décampa vers Cassel. L’on rentra dans son camp à minuit et le 25 à midi elle se mit en marche sur six colonnes ; ce ne fut que ce jour que les troupes destinées à leur poursuite amenèrent des prisonniers et que l’on eut une affluence étonnante de déserteurs, même jusqu’à 900 dans un jour. On s’est emparé de Warburg et Paderborn a été évacué. Le 23, M. de Vert a été tué à la poursuite, MM. de Belsunce et Comeiras blessés ; les ennemis ne se sont retirés qu’à Wolfhagen, les armées en présence.

L’on a sût que l’affaire du 24 avait été manquée par la faute d’un courrier qui avait pris un guide pour aller à l’aile gauche qui le menait tout droit au Prince Ferdinand ; il s’en aperçut assez tôt pour le ramener au maréchal qui l’a fait pendre. Le 25 l’armée a été à Frienhagen (raturé dans le document) ; le 27 à Wolfhagen. [01] L’on vit aussi le retour à l’armée des troupes wurtemburgeoises. On a attaqué de vive force Ippenhausen, on y a été repoussé deux fois et la troisième on l’a emporté à la baïonnette. Ce même jour on a investit Ziegenhain avec le corps de M. de Stainville, composé de la Légion Royale, les Dragons du Roy et de La Ferronnaye (XXX). Le régiment de Bouillon est partit le 30 pour se rendre le même jour de Marburg à Ziegenhain et a emmené avec lui deux pièces de 6. Le 28, l’armée a été à Listen. Le corps de M. de Muy a été le 29 à Warburg, les volontaires qui l’occupaient y étant fort pressés. M. de Saint-Victor a pris le commandement du corps de M. de Vert. Le 30, l’armée a été à Zierenberg ; le Prince Ferdinand avait sa droite à Liebenau et sa gauche à la cascade près de Cassel. Le 31, le Comte de Lusace est rentré, ayant forcé les lignes, dans Cassel à 6 heures du soir (1000 prisonniers). Le 31, le Prince Ferdinand s’est retiré a passé en partie à Warburg, Liebenau, a battu le corps de réserve de M. de Muy à Warburg et écrasé les brigades de la Couronne, d’Orléans, de Bourbonnois et de Fischer. Il est vraisemblable qu’il a fait une autre attaque à Warburg en deçà de la Diemel. Le Prince de Rohan-Rochefort a été blessé, le chef de la Tour du Pin, colonel, la cuisse emportée d’un coup de canon. Cette affaire nous coûte 4 à 5000 hommes. La perte des ennemis, ce dit-on, est beaucoup plus considérable. Depuis ce jour le quartier général est Ober Listen. Le 2, les Saxons sont entrés à Münden, y ont pris 500 hommes, 6 pièces de canons et quantité de munitions. Le 5, ils sont entrés dans Göttingen, y ont pris une compagnie d’invalides. Le 3 M. de Loÿs, capitaine d’ouvriers de la Légion, fit une batterie de 6 pièces de régiment et deux de 6, qui tirèrent 600 coups et qui fût éteinte par les ennemis. Croyant que Ziegenhain devait se rendre au premier coup de canon où à la première bombe, on y établit de plus un mortier qui fût enterré à la 6e bombe, hors d’état de continuer. Le 5 on ouvrit la tranchée avec communication pour l’établissement d’une batterie de 5 pièces de 24 et d’une autre de 3 mortiers qui furent mises en batterie le 7 au soir et qui tirèrent le 8 au matin ; sur les 7 heures, les ennemis rappelèrent pour demander à capituler pourvu qu’on leur donna les honneurs de la guerre et tout le canon, ce qui leur fût refusé et (ils) recommencèrent à canonner et démontèrent les embrasures de 3 pièces ; il y eut un canonnier de tué. M. de Stainville fut rappeler pour demander que les sentinelles qui étaient dans le faubourg neutre fussent ôtées, ce qui fut fait. Le quartier général à Loshausen. Le 10 à 9 heures du matin on rappela de la place pour faire les mêmes propositions se réduisant à 2 pièces de canon ; on leur refusa, ne leur accordant que le reste de la journée pour se décider, n’admettant à l’avenir nul accommodement ; enfin, sur les 3 heures après midi, ils se rendirent prisonniers et on capitula pour le reste. La garnison était composée de 750 hommes et 12 pièces de canon de fonte. Au moment que les ennemis ont capitulé, ils avaient totalement détruit nôtre batterie, à ne pouvoir plus s’en servir de quelques temps, 6 hommes tués. Le 15 à 2 heures du matin, on a envoyé ordre aux gros et menus équipages de s’assembler à 5 heures pour aller à Cassel, ce qui s’et exécuté. Les pontons les ont précédés et ce même jour à leur arrivée on a fait des ponts sur la Fulda. Le 12, le Comte de Lusace a été obligé de se retirer à Münden et les chasseurs de M. de Saint-Victory ont été battus à Pappenbrock dans les bois de Scheinditz. On a fait monter notre perte à 400 hommes. Le 21 de grand matin, les gros équipages de l’armée eurent ordre de partir et tous les petits de même à minuit. Le 22 l’armée partit à 2 heures du matin pour venir à Immenhausen, M. de Muy à Kekenshausen à 1 Lieue de la cascade. Le 21 à 4 heures après midi les chasseurs de St Victor furent attaqués à Grafenstein ; il y eut 100 hommes tués et autant de blessés. On se reposa l’un et l’autre et chacun se retira. Avant ce mouvement général, on poussa un corps de 6000 hommes aux ordres de M. de Stainville à Brilon, près de Lippstadt. M. le Baron de Travers, qui conduisait l’arrière garde de la réserve de M. de Muy, lui fit faire halte à cause des grandes chaleurs ; les ennemis qui s’en aperçurent se placèrent sur ses derrières et, lorsqu’il voulut se remettre en route, il y fut canardé par des haies. Le Roy Dragons eut trois officiers tués et quatorze de blessés, le corps de Fischer n’y fut pas moins maltraité. Le 23, cette réserve se trouva encore prête d’être tournée si M. le Maréchal n’y avait porté remède ; il y eut 2 officiers de pris à la cascade. Le 29 les équipages eurent ordre d’aller à Breitenbach. Les ennemis firent la réjouissance de la bataille contre M. de Laudhon qui dura depuis 5 heures jusqu’à 7 heures ½ du soir.

Le (manquant) septembre, l’armée décampa pour venir camper à Cassel et le quartier général fut établit le 10 du même mois. Le Baron de Bulow vint avec 7 à 800 hommes dans la ville de Marburg, il y avait été introduit la veille par les bourgeois par la maison teutonique et autres particulières, et s’y tinrent cachés jusqu’à 5 heures du matin, s’emparèrent de la garde de police, 30 hommes, et de l’officier, sans aucun coup de fusil ni de part ni d’autre, prirent le commissaire, un lieutenant de dragon qui devait être en prison au château et plusieurs employés des vivres firent beaucoup de tapage et sur les 6 heures sommèrent M. de Kennedy, commandant au château ; ils le firent trois fois pour gagner du temps ; on s’en ennuya et on tira du canon et de la mousqueterie sur la ville, on tua 4 ou 5 hommes autant de blessés, ce fût alors qu’ils menacèrent de pendre le commissaire du Montier. On y fut peu sensible et on continua ; enfin ils s’en furent sur les 3 heures après midi, faire une autre bravade à Giessen. On leur fit 4 ou 5 prisonniers à la retraite. Le 12, ils furent à Butzbach, où ils firent prisonniers de Raugrave sans un seul coup de fusil, ils poussèrent quelques housards à Hanau et Francfort, dont les portes restèrent fermées pendant deux jours. Ce corps à ce que l’on a dit était de 4 à 500 hommes. Enfin retournant à leur armée, ils rencontrèrent M. de Stainville qui leur donna la tape, reprit tout le butin qu’ils avaient faits, le canon et les mit en déroute : ils y ont perdus 4 à 500 hommes et le Baron en est mort de la belle mort. La ville de Marburg, pour cette aventure, a payée 24000 livres de taxe. Au commencement d’octobre, le Prince Ferdinand fit passer le Prince Héréditaire en Westphalie à la tête de 28000 hommes qui entreprirent le siège de Wesel et y ouvrirent la tranchée le 6 ; on prétend qu’elle fut ouverte et continuée par les paysans et l’on s’en apercevra puisque dans neuf jours ils n’étaient encore qu’à 360 toises de la palissade. M. le Maréchal fit partir des troupes à marche forcées aux ordres de M. de Castries qui jointes à vingt bataillons venus de France devaient se joindre à Cologne faisant un corps de 30 à 35000 hommes le 13, le 14 marchèrent à Neuss, le 15 bien près de Clostercamp. On rapporta au Prince Héréditaire que M. de Castries n’avait pas encore son canon. Ce Prince prit le parti de l’attaquer le 16, les ennemis s’avancèrent à 6 heures du matin de la brigade d’Auvergne qui cria : " qui vive ? ", on répondit : " France ", " de quel régiment ? " " Alsace ", on les laissa passer, lorsqu’ils furent très près, ils leur firent une décharge complète, cette brigade fut un moment ébranlée, se rallia et chargea à la baïonnette de pied ferme, le régiment d’Alsace y vint et quelques autres, repoussèrent l’ennemi qui se retira peu éloigné, laissant 2000 morts ; le 17, le Prince Héréditaire voulut rattaquer, mais il se retira à l’approche de la division de M. de Maupeou. Cette aventure leur a coûté 5 à 6000 hommes. Le régiment d’Auvergne a eu 14 officiers de tués et 40 de blessés et 1500 hommes, Alsace 57 officiers.

Le siège de Wesel a été levé et le quartier général de M. de Castries s’est établi dans Wesel ; on en a fait la réjouissance le 22 à Cassel et (à) l’armée le 23. M. de Ségur a été blessé légèrement de trois coups de sabre et fait prisonnier. La veille de cette bataille de Clostercamp, les ennemis firent une réjouissance, ce qui inquiéta beaucoup dans la crainte de la reddition de Wesel ou de la perte d’une bataille. M. le Maréchal envoya à l’armée alliée sous quelque prétexte et on sut que c’était pour un avantage remporté au Canada. Le 16, M. de Stainville était à Halberstadt avec 5000 chevaux et vers le 24 dans Hanovre avec 6000 hommes. Dans le janvier, M. le Comte de Broglie fit une course sur Duderstadt, on n’eut pas une grande réussite sur l’ennemi, mais beaucoup pour l’approvisionnement de Göttingen jusqu’au mois de juillet.

Au mois de décembre 1760 on a fortement travaillé aux fortifications de Cassel pour l’abandonner à ses propres forces selon le besoin. Le 10 janvier 1761 le Prince Ferdinand a mis toute son armée en mouvement et s’est porté à la cascade ; le 12 M. le Maréchal a porté son quartier général à Sontra, le 15 à Melfangen, la 16 à Hirschfeld. Le 12 le Prince Héréditaire a attaqué Fritzlar, y a été repoussé et perdu 2 pièces de canon, il l’a canonné jusqu’au 15 violemment à boulets rouge et bombes, qu’enfin M. de Narbonne qui y était avec 12 compagnies de Grenadiers Royaux de son régiment et sept piquets de la brigade irlandaise qui allaient relever ceux de Göttingen, arrêtés par la marche de l’ennemi, voyant la perte de la ville, demanda à capituler : il obtint de sortir avec les honneurs de la guerre, tambours battants, drapeaux déployés, son canon et mèche allumée, sous condition de ne servir d’un an. 2 hommes tués, 6 de blessés ; l’ennemi y a perdu (manquant)

Le 13, on attaqua M. de Saint-Pern à Mühlhausen, repoussa de même l’ennemi.

Le 14, le général Breidenbach attaqua le faubourg de Cassel à Marburg ; ce général y fut tué, un major, 10 officiers, 12 de blessés, ses troupes repoussées, montant à 300 hommes tant tués que blessés et y perdit trois pièces de canons d’infanterie ; on ne pût les poursuivre faute de cavalerie et ils en avoient beaucoup ; si son corps était de 6000 hommes, ils avoient traînés avec eux 13 pièces de gros canons, 2 mortiers et 4 obusiers ; ils se retirèrent à Verdha et Gosfeltd et en partirent le 17 en rompant le pont de cet endroit. Le 12, arrivèrent 3 bataillons irlandais et 300 hommes de Champagne, le 13, 2 bataillons de Bourbonnois, 2 de suisses et celui de la Mark qui s’était retiré de Wetter à Göffeld, qui ce même jour en avait soutenu le pont depuis 10 heures du matin jusqu’à 2 de l’après midi et entra à Marburg à 3. Le 14, arrivèrent 2 autres bataillons suisses et les deux de La Mark qu’avait M. Hennig à Frankenberg, qui s’était retiré à Rosenthal, Homberg et Giessen ; le 15, 700 chevaux de carabiniers et 400 de dragons.

Le 16, M. de Maupeou arriva à Frankenberg, le 17 il y fut attaqué et repoussa l’ennemi, le 18 il fut fait prisonnier avec deux compagnies de grenadiers allant reconnaître ; son corps de 1500 hommes, aux ordres de M. de Valence, s’est retiré à Lasp.

M. de Rougé partit de Marburg le 17, avec toutes les troupes, excepté le Régiment de Dillon et 6 piquets pour la garnison du château, pour se porter à Wetter, il rentra le 19, sans avoir vu d’ennemis.

M. le Maréchal fit sa retraite de Cassel le 12 février et arriva à Vilbel le (manquant). M. de Rougé partit le 24 de Marburg pour Friedberg et M. de Valence pour Herborn. Les ennemis parurent devant Marburg le 25 et le 26 entrèrent dans la ville, demandèrent la neutralité qui fut acceptée et bloquèrent jusqu’au 18 mars ; M. le Maréchal partit avec son armée le 15 de Vilbel pour Friedberg, le 16 à Butzbach, le 17 à Giessen ; le 18 les troupes légères poursuivirent le corps de Châtre au delà de Marburg qui firent faire la retraite aux troupes qui étaient dans la ville. Le 19 M. de Vurenset, colonel commandant, y arriva et M. le Maréchal vers les midi. Le 20 on poussa des troupes jusqu’à Gosfelden et Schrück. Le 21 on fit attaquer Wetter par les grenadiers, volontaires, dragons et hussards aux ordres de M. de Cursay ; il y eut quatre attaques différentes dans la ligne de l’armée et la plus sérieuse fut celle de M. de Stainville contre le corps du Prince Héréditaire à Stangerot auquel il fit 2600 prisonniers, 12 pièces de canon et 18 drapeaux ou étendards. Le 22 M. de Montchenu leur fit, au dessus d’Homburg, 400 prisonniers, 3 pièces de canons, 3 drapeaux et deux généraux. M. de Poyanne le 23 leur fit (manquant)

Le 23 le quartier général était à Schwrinsberg. Le 24 les Ficher et les Volontaires de Dorignies prirent à Wolfhagen un bataillon tout entier de la Légion Britannique et une pièce de canon. Le 25, le Maréchal a été personnellement à Ziegenhausen, où il y a eu 20 hommes de tués et M. Durevest ingénieur en chef, d’éclats de bombes, le 26 le quartier général a été à Treysa. Le 27, le Maréchal a été dans Fritzlar et le 28 dans Cassel.

 

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Note 01 : La paragraphe suivant a été rayé dans le document original : " Le Comte de Lusace a été obligé d’attaquer Fritzbar où il a été repoussé deux fois et l’a emporté la troisième. Les deux compagnies de grenadiers de Wiersey et d’Orion, les deux compagnies de chasseurs et deux piquets ayant été mis dans le village de (manquant), fermé d’une enceinte et (d’une) porte, avaient eu ordre de tenir ferme jusqu’à ce qu’on vienne leur dire si on battrait la retraite pour signal de se retirer ; plusieurs autres postes qui y étaient ayant été retirés sans les avertir, les ennemis vinrent les attaquer croyant n’y trouver aucune résistance. Ils défendirent leur porte, les ennemis entourèrent le village et entrèrent par l’autre porte, que ces grenadiers croyaient fermée ; le 1er capitaine des grenadiers, qui commandait, ne perdit point la tête, laissa former les ennemis et envoya fermer cette porte ouverte et se défendit à la baïonnette ; on fit prisonnier ce qui n’avait pas été tué. Le 26 on a envoyé le régiment de D’Apchon Dragons, se joindre au corps du général Lusinsky venu avec trois bataillons de croates, deux régiments de dragons et deux de hussards qui s’est joint le (manquant) au corps de M. le Comte de Lusace. "