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Source :
SHAT - 1M 1704, pièce 104

 

Il est bien difficile de pouvoir porter un jugement certain sur les différents exercices qui ont été représentés le 6 de ce mois dans la cour de l’hôtel royal des invalides, en présence de M. le comte d’Argenson.

J’avoue que je n’ai pu les voir que superficiellement à cause de la grande quantité de monde que la curiosité avait rassemblé dans la cour pour voir ce spectacle.

D’ailleurs, il me paraît que tous les mouvements tendant à faire un changement dans l’exercice français demandent d’être examinés, chacun en particulier, dans le plus grand détail, pour en connaître l’utilité et l’avantage aux armes du Roi, et pour décider lequel de ces exercices mérite la préférence.

Je suis d’avis, en conséquence, et en attendant un plus long examen, de conserver l’exercice français tel qu’il est, en supprimant les mouvements qui paraîtront inutiles, en rectifiant ceux auxquels on a reconnu de l’inconvénient, et en y ajoutant la manière de poser les armes à terre à l’allemande

Je suis encore d’avis, sans diminuer la longueur des fusils, de faire tout ce que l’on pourra par de fréquents exercices, pour apprendre aux soldats à charger promptement et à tirer de même, les files et les rangs serrés, soit de pied ferme, soit en marchant.

Je crois aussi qu’on ne peut mieux faire, que d’exercer souvent les soldats français à savoir marcher ensemble toujours du même pied, à rangs ouverts et serrés, mais de manière que leur marche ne paroisse ni affectée ni forcée.

J’adopte la méthode du grand pas du régiment d’Alsace ; je crois qu’elle peut être utile à contenir l’attention du soldat dans les évolutions, et pour aborder promptement l’ennemi la baïonnette au bout du fusil sans se rompre, lorsqu’on n’en est éloigné que de vingt cinq à trente pas.

Fait à Versailles Le 12 février 1750

Saint Pern