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Source :
SHAT - 1M 1704, pièce 100.

 

A Versailles le 15 février 1750.

 

Le Roi ayant observé par lui-même, Monsieur, la diversité des exercices qui se sont introduits dans son infanterie et connaissant l’importance dont il est au bien de son service de les réduire à un seul qui soit invariablement observé et sans aucune innovation à l’avenir, tant dans ses troupes d’infanterie française qu’étrangère, Sa Majesté a jugé que le meilleur moyen de parvenir à ce but, était de réunir sous un même coup d’oeil les exercices différent qui sont envisage ou qui ont été proposés ; et à cet effet, il a été disposé plusieurs détachements qu’on a formé chacun suivant l’un de ces différents exercices et qui ont été rassemblés à l’hôtel royal des Invalides. Sa Majesté, à qui j’en ai rendu compte, désire, avant de voir elle-même ces exercices pour se déterminer, d’être éclairée par l’avis de ses généraux, et en conséquence elle m’a ordonné de vous inviter de sa part à prendre le plus tôt qu’il vous sera possible, le jour qui vous sera convenable, pour aller les voir et les faire exécuter devant vous à l’hôtel des Invalides. Il sera nécessaire que vous préveniez M. de La Courneuve deux ou trois jours à l’avance de celui que vous aurez choisi pour qu’il en instruise ceux qui commandent et qui ont fait exercer les détachements, en sorte que vous trouviez tout disposé à votre arrivée.

Il y a aussi un article sur lequel Sa Majesté souhaite d’avoir particulièrement votre avis, c’est celui qui regarde la façon de placer les officiers. Vous savez la diversité d’opinion qui règne sur ce point et il n’en est que plus important en fixant un nouvel exercice uniforme, de déterminer cette question : c’est pourquoi je vous supplie de vouloir bien me mettre en état de rendre compte à Sa Majesté de ce que vous en pensez, en même temps que aurez agréable de m’instruire de celui des exercices sur lequel vous croirez qu’elle pourra fixer son choix.

Elle désire au reste déterminer cette affaire au plus tôt par rapport à la nécessité de mettre les troupes en état d’exécuter promptement ce qu’elle aura décidé, en sorte qu’elles puissent en être suffisamment instruites lorsque les inspecteurs les iront voir au printemps prochain. J’ai l’honneur d’être avec un très parfait attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

 

d’Argenson